Mots clés : Dépendance, Maladie D'Alzheimer, La Maltraitance, MAISONS De Retraite, Didier Charlanne, 'Anesm (Agence Nationale De L'évaluation Et De La Qualité Des Établissements Sociaux Et Médico-Sociaux
Par Agnès LeclairMis à jour | publié Réactions (22)
Le niveau de dépendance des personnes âgées augmente, c'est le résultat d'une étude réalisée auprès d'environ de 5000 établissements.

C'est le portrait robot d'une maison de retraite aujourd'hui en France, dressé dans le dernier rapport sur la bientraitance dressé par l'Anesm (Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements sociaux et médico-sociaux).
Les maisons de retraite ont joué la transparence
Pour la deuxième fois, l'agence a envoyé un questionnaire sur leurs pratiques à quelque 7 000 établissements d'hébergement de personnes âgées dépendantes (Ehpad) et recueilli les réponses de plus de 5000 d'entre-eux pour l'année 2010. Un taux de réponse de 76 % décrit comme une bonne nouvelle par le directeur de l'Anesm, Didier Charlanne : «Les établissements ont fait des progrès énormes. Certes, les situations isolées de maltraitance ne peuvent pas toujours être évitées mais le taux très élevé de réponses prouve que les maisons de retraite jouent désormais le jeu de la transparence».Un des principaux constat de ce rapport est cependant celui de la dépendance accrue des résidents. «Aujourd'hui, les personnes âgées rentrent plus tard en établissement tout simplement car elles restent plus longtemps chez elles. Le taux moyen de dépendance des établissements a donc vocation à être plus lourd», commente Didier Charlanne.
L'indicateur du niveau de dépendance des résidents d'une maison de retraite (le GMP, Gir moyen pondéré) a en effet fortement grimpé. En conséquence, les besoins en soins et en personnel s'envolent car les personnes les plus dépendantes demandent plus d'attention.
«On est aujoud'hui obligé de médicaliser d'avantage les maisons de retraite. Cela n'augmente pas forcément les risques de maltraitance mais il faut que l'encadrement puisse suivre», explique Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Synerpa, le Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées.
Un personnel mieux formé
Or, selon cette dernière il existe un hiatus entre les ambitions affichées et la réalité du terrain. «Il y a eu des progrès mais les PLFSS de ces dernières années ne sont pas à la hauteur pour garantir le bon encadrement des résidents, notamment aux moments clés de la toilette et des repas». Un sujet sensible. Le taux d'encadrement global des personnes âgées est aujourd'hui de 0,58 pour une place indique le rapport de l'Ansem.«Un chiffre à considérer avec prudence et encore trop bas, regrette Pascal Champvert, directeur de l'association des directeurs au service des personnes âgées. L'encadrement devrait être de l'ordre de 0,8 pour garantir une prise en charge de qualité et rattraper le retard de la France par rapport à ses voisins européens».
Les maisons de retraite doivent s'adapter à la déferlante de malades atteint par Alzheimer ou des maladies apparentées. 40 % d'entre-elles sont dotées d'unités dédiées contre 34% en 2009. En matière de formation, beaucoup reste à faire. «C'est un élément clé de la bientraitance dans les établissements», insiste le directeur de l'Anesm.
Aujourd'hui, seulement une maison de retraite sur deux déclare que plus de 60% de son personnel est formé à la prise en charge de ces troubles cognitifs pathologiques.
















