Mots clés : AGRESSION SEXUELLE, Viol, Tristane Banon, David Koubbi, Dominique Strauss-Kahn
Par Laurence De CharettePublié Réactions (59)
Tristane Banon estime que son statut de victime a été reconnu par la justice. Crédits photo : Remy de la Mauviniere/AP
En qualifiant les faits d'«agression sexuelle», la justice lui reconnaît une forme de statut de victime.
Tristane Banon hésite finalement à demander la nomination d'un juge d'instruction. La jeune écrivain et son avocat David Koubbi se sont donné quelques jours de réflexion : la décision délivrée jeudi par la justice a en effet créé l'événement. L'écrivain et son avocat ont bien noté que, dans la lettre accompagnant sa décision de classement, le parquet avait, à deux reprises, qualifié les faits pour lesquelles la jeune femme avait porté plainte d'«agression sexuelle».
Même si, du coup, l'ancien dirigeant du FMI est protégé par la prescription, ces mots raisonnent malgré tout pour la jeune femme comme une reconnaissance de son statut de victime. Son dossier, a martelé son avocat, n'était donc pas si vide que ses adversaires voulaient bien le dire… «Je suis même étonné de voir qu'après une telle décision l'homme ne se soit pas terrassé de honte.»
Échec de la stratégie de DSK
Voir le mot d'agresseur accolé à leur client, c'était en tout cas précisément ce que craignaient depuis le début les défenseurs de DSK. Jamais ils n'ont sérieusement cru que le parquet s'aventurerait à transmettre ce dossier à un juge d'instruction. «Vous imaginez cette affaire devant les assises ?», ironisaient volontiers les sceptiques.En revanche, l'enjeu, pour sa défense, était de permettre à l'homme politique de sortir indemne, «blanchi» de ces accusations qu'il refusait lui-même de prendre au sérieux. Déclarer avoir tenté d'embrasser la plaignante qui l'accusait de s'être violemment jeté sur elle et de lui avoir arraché une partie de ses vêtements avant qu'elle ne parvienne à s'échapper, était même une stratégie de ses conseils destinée à innocenter DSK. Or le parquet ne l'a pas vu tout à fait sous cet angle, puisque les magistrats ont estimé au contraire que des faits constitutifs d'une agression sexuelle avaient été reconnus par l'ancien dirigeant du FMI…
«Nous avons badiné»
À ces mots, ses deux avocats français, Henri Leclerc et Frédérique Beaulieu, ont bondi. Jeudi, après avoir demandé l'accès à l'enquête du parquet de Paris, ils ont décidé de révéler une partie des procès-verbaux d'audition de leur client.« Tristane Banon est arrivée, nous nous sommes assis, elle dans le fauteuil et moi dans le canapé. (…) Après 25 voire 30 minutes, elle a terminé ses questions et nous avons discuté d'une façon plus légère. Nous avons “badiné” », a raconté, selon ces documents, DSK aux policiers a propos de l'interview de février 2003. Ceux-ci ont relancé : «Qu'entendez-vous par “badiné” ?»
Réponse : «Je lui ai demandé quels étaient ses goûts en matière d'art, de littérature, de voyages. Nous avons parlé sur un ton plus léger. Ensuite nous nous sommes levés pour partir. J'ai alors tenté de l'embrasser (…).» Et de préciser encore : «J'ai essayé de la prendre dans mes bras. J'ai tenté de l'embrasser sur la bouche. Elle m'a repoussé fermement. Elle m'a lancé, en substance “Ça va pas ?”. J'ai de suite relâché mon étreinte, elle s'est emparée de ses affaires et elle a quitté l'appartement furieuse.» Pour les avocats de DSK, ces déclarations ne constituent pas un aveu d'agression. «Sinon, dans quel monde va-t-on vivre ? », s'interroge l'un de ses conseils.
Des arguments pour le dossier américain
L'enjeu est d'autant plus important pour eux que l'avocat français de Nafissatou Diallo, Thibault de Montbrial, a tout de suite saisi l'occasion : les défenseurs de la femme de chambre new-yorkaise comptent bien s'appuyer sur cette décision française pour faire progresser leur cause, dans le cadre du procès civil qu'ils attendent. «C'est la première fois qu'un magistrat qualifie le comportement de DSK d'agression sexuelle, ce n'est pas neutre», détaille l'avocat, pour qui DSK a également été pris «en flagrant délit de mensonge, puisque les faits décrits par Tristane Banon n'étaient pas imaginaires» - et si le juriste insiste, c'est que le mensonge se paye cher dans le système judiciaire américain.L'avocat de Nafissatou Diallo Kenneth Thompson peut effectivement espérer faire fructifier ces nouveaux éléments contre DSK. «Il peut même demander un témoignage au procès, ce sera au juge d'en apprécier le bien fondé», estime Christopher Mesnooh, avocat aux barreaux de New York et Paris.
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jean-Farncois PoulainDe grace arretez avec cette affaire ....on en a marre ou alors occupez vous de toutes les affaires
PadepipoTristane , n'hésitez pas encore dix ans ...
michel nobletBelle pub pour son livre qui va se vendre a quelques millier d'exemplaires et qui,sans ça se serait vendu a quelques unités.
Victor Kaplan2 articles sur DSK, bravo ! Il faut continuer ! L'important est qu'on évite pendant ce temps de parler des affaires Tron, Bettencourt, Woerth, Wildenstein, Servier, Karachi, etc....
ALI BELRien n'est tard c'est l'opinion publique qui a le droit de tout savoir! Elle n'a rien à perdre de reprendre mais il faut qu'elle arrive à avoir son gain de cause.
takutoQui n'en déplaise à la censure, je reprends les thermes mot pour mot de son auteur... "Les cochons" ne sont pas toujours ceux que l'on croit...
Déplorable de faire d'une affaire privée une affaire publique !
nicolef-2On ne peut pas toujours tirer avantage d'être un homme public, il y a aussi des inconvénients.
A force de se conduire comme des vedettes les politiques sont traités comme celles-ci.
P C 1On en a assez lu je trouve, j'espère que ce fait divers se termine ainsi. Il y a d'autres problèmes plus urgents à régler.
déméterQu'elle prépare sa golden carte et aille déposer plainte... mais elle a beaucoup à perdre(caution, réputation...)
sladeEst ce possible de créer un journal "DSK dailynews" - par exemple? de manière à ce qu'on arrête de nous bombarder avec ses histoires ..??? et seuls les gens interessés par lui sauront où trouver l'info ....
Sophie1013Dommage qu'elle ne se soit pas précipitée dans le 1 er commissariat après cette "interview" et qu'elle est écoutée sa mère et en même temps, difficile pour elle d'être crue ou de ne pas être prise pour une provocatrice.
Il existe pourtant un lien entre le sofitel et cette affaire, les 2 femmes étaient là uniquement pour travailler.
SarcoquelucheA cette époque, DSK n'était pas encore favori des sondages pour les élections présidentielles et il ne dirigeait pas encore le siège du FMI aux Etats-Unis.
Alain DiTrès ambigu... comme formulation. Mais c'est aussi ce que pensent beaucoup de personnes pour l'affaire américaine.
SantAngeloJe pense que seul votre intime conviction vous permet de l'affirmer. Rien n'exclut que ND ait voulu se faire de l'argent... rien n'exclut que TB en acceptant un rendez-vous dans un lieu privé ait voulu en tirer avantage... Habituellement l'homme joue le jeu et laissent les femmes mener le bal et décider de la conclusion....hélas DSK ne suit pas "la carte du tendre" et va directement au but...c'est moins romantique et ça surprend. A quoi pensent tous les hommes en traversant un parc main dans la main avec une jolie femme....à votre avis? à l'instant présent? ou à ce qui va peut être arriver après?.....